Comment est-ce que vous motivez d’autres personnes à poursuivre leurs rêves?

093010-DaniellePeers-portraitÀ titre d’athlète paralympique et maintenant comme ancienne, je suis souvent invitée à prononcer des allocutions inspirantes ou à présenter des ateliers sur la « poursuite de vos rêves ». J’ai accepté plus d’une cinquantaine de telles offres de divers milieux, allant de petites écoles à des conférences internationales, mais mon but n’a jamais été de motiver les gens à poursuivre leurs rêves de succès, mais plutôt de les aider à modifier leurs perceptions et attitudes envers l’échec.

Il est facile pour quelqu’un de l’extérieur de regarder les succès d’un athlète, d’un cinéaste ou encore d’un conférencier universitaire ou public et de penser que ce succès est au cœur de cette personne : que c’est ce que signifie être un athlète d’élite. D’après mon expérience, il n’y a rien de plus loin de la vérité. Lorsque j’ai appris à m’incliner, je ne l’ai pas fait en m’équilibrant avec succès contre un mur pendant plusieurs heures pour ne pas tomber. J’ai appris moi même à m’incliner en m’inclinant et en tombant 5 000 fois jusqu’à ce que je puisse trouver l’équilibre parfait sans même y penser. Devenir une athlète d’élite était, pour moi, moins un processus visant à poursuivre mes rêves et plus d’un processus pour faire face à mes craintes : de me pousser à l’échec maintes et maintes fois jusqu’à ce que je puisse faire des tirs sans craindre de rater, m’incliner sans craindre de tomber et jouer sans crainte de perdre.

D’après mon expérience, on essaie et on échoue au moins aussi souvent qu’on réussit. Mon message, cependant, ne se limite pas seulement à la façon de vaincre la peur de l’échec afin de finalement avoir du succès. Mon message concerne également la façon de trouver des occasions et de la joie dans l’échec même : d’essayer quelque chose de nouveau, d’être créatif, de se mettre soi-même au défi et dans les relations et les souvenirs qui découlent des moments difficiles, des tournures inattendues, des moments de perte ou de frustration.

En 2008, j’ai été forcée de prendre ma retraite, quelques mois avant les Jeux paralympiques, en raison de maladie de cœur. Ce fut un moment de perte profonde et d’échec pour moi. Ce fut aussi un moment d’occasions incroyables et de joie. Ce fut un moment de grande amitié, car tant de mes coéquipières et adversaires dans ce sport se sont ralliées autour de moi pour me soutenir. Ce fut un moment de grandes possibilités : l’occasion de passer plus de temps dans ma communauté à entraîner, recruter et programmer pour la prochaine génération, l’occasion de me concentrer sur mon doctorat, l’occasion d’explorer mon monde de façon créative par le biais de la cinématographie. Cette grande perte sportive ou « échec » m’a offert de nouvelles possibilités, non pas tant pour la « poursuite de nouveaux rêves » que pour la recherche de nouveaux échecs avec autant de créativité et de passion que je l’ai fait comme joueuse de basketball en fauteuil roulant. C’est un des plus grands cadeaux que m’a donné ce sport et c’est celui que j’essaie de partager quand je suis invitée à parler de mes expériences dans le sport d’élite. »


 

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