(Toronto, Ont.) Bo Hedges joue avec calme et une tranquille assurance sur le terrain de basketball. Cocapitaine de l’équipe nationale canadienne masculine de basketball en fauteuil roulant et trois fois paralympien, Bo fait face aux hauts et aux bas du jeu avec sang-froid.

Bien que le monde soit bouleversé par la pandémie de coronavirus, Bo maintient cette ténacité inébranlable en dépit d’une énorme incertitude sur le terrain et en dehors.

« J’essaie de ne pas trop me concentrer sur ce qui est, en quelque sorte, disparu. Je m’emploie plutôt à trouver des solutions et à réfléchir sur les façons de m’aider moi-même et d’aider l’équipe à l’égard de divers aspects », a signalé Bo.

Les quelques dernières semaines ont été mouvementées pour les athlètes canadiens. Tous les programmes de basketball en fauteuil roulant au Canada ont été suspendus. Équipe Canada s’est ensuite retirée des Jeux olympiques et paralympiques et a demandé le report des Jeux, avant que les organismes internationaux dirigeants de Tokyo 2020 les reportent officiellement à l’été 2021.

« Le moral de l’équipe est bon », a soutenu Bo, malgré la situation actuelle. « Nous communiquons avec divers groupes et regardons des vidéos en ligne pour continuer à nous concentrer sur le basketball, mais aussi pour rester en contact. Tout le monde cause, se contacte et s’est entraidé au cours des dernières semaines. »

Naturellement, les sentiments sont partagés en ce qui concerne le report d’un an des Jeux paralympiques, qui sont maintenant prévus du 24 août au 5 septembre 2021, compte tenu du temps et de l’énergie que tout le monde a consacrés à ce jour.

« Le report annoncé atténue maintenant une peu de la pression, de l’inquiétude et du stress potentiel d’essayer de s’entraîner », a affirmé Bo. « Mais, parce que c’est arrivé si vite, il n’y a vraiment pas de plan en place. »

« La possibilité existe toujours de participer aux Jeux dans 17 mois. Nous recommençons à zéro, en ce moment, les préparatifs des Jeux pour une date si lointaine. »

En tant qu’athlète de haute performance habitué à être sur le terrain de basketball deux à trois fois par jour et ayant facilement accès à un gymnase à la fine pointe de la technologie, l’arrêt actuel exige une grande adaptation.

« Notre horaire auparavant était essentiellement semblable à une journée de travail », a ajouté Bo. « On se levait le matin et se rendait au gymnase et au moment de rentrer à la maison, on avait fait une journée de six à huit heures, puis on poursuivait avec notre récupération et nos étirements. Maintenant, il y a beaucoup de temps à occuper et à garder notre esprit actif. »

« C’est assurément l’un des défis. Notre équipe de soutien intégré et notre programme essaient de nous appuyer le mieux possible, mais, en fin de compte, il y a des limites à ce qu’on peut faire dans son appartement. »

Bo maintient son régime d’entraînement de préadaptation et réadaptation à la maison, avec quelques exercices de base pour maintenir sa force. En auto-isolement depuis deux semaines, après son retour d’un tournoi aux États-Unis à la mi-mars, il est impatient de retourner à l’extérieur pour ajouter un peu plus d’activités (tout en pratiquant l’éloignement social, bien sûr).

Tandis que Bo vit à Toronto pour s’entraîner à plein temps au Centre national d’entraînement de Basketball en fauteuil roulant Canada, son foyer se trouve au ranch familial à Fort St. John, en Colombie-Britannique. Il songe à faire le long trajet vers l’ouest pendant que le basketball est en veilleuse, pour aider ses parents au ranch.

Dans l’intervalle, tout en étant isolé dans la ville, il fait de son mieux pour rester en contact et garder son esprit occupé, avec des jeux vidéo et la dernière saison d’Ozark sur Netflix, malgré le stress et l’incertitude causés par le coronavirus.

« J’essaie de parler à mes amis et à ma famille et de communiquer avec des gens du monde entier, pour voir comment tout le monde va. Ceci représente une grande partie de ce que j’ai essayé de faire en ce sens, aussi avec mes coéquipiers. »

« Je pense qu’il est extrêmement important de trouver un juste milieu. Heureusement, pour moi, je suis impliqué dans divers conseils d’administration et rôles de représentant des athlètes. Je reçois beaucoup de courriels, probablement plus que d’habitude. Donc, il y a beaucoup de choses à discuter, des documents à examiner, des défis à relever mentalement et plein de choses différentes auxquelles il faut penser de cette façon. »

Bo s’exerce, au point de vue administratif, en tant que président du conseil d’administration de la BC Wheelchair Basketball Society (BCWBS), membre du conseil d’administration d’AthlètesCAN, l’association canadienne des athlètes des équipes nationales, et en tant que représentant des athlètes de l’équipe nationale canadienne masculine de Basketball en fauteuil roulant Canada.

« La BCWBS me rapproche de mes racines, parce que je jouais en Colombie-Britannique en grandissant, dans le nord de la Colombie-Britannique, alors j’essaie de m’assurer que des occasions s’offrent aux personnes handicapées, non seulement dans le Lower Mainland, mais partout dans la province. »

Bo est impliqué avec AthlètesCAN depuis un peu plus de 10 ans et il s’est joint à son conseil d’administration il y a environ trois ans.

« J’avais participé à des événements du forum d’AthlètesCAN dans le passé, que j’ai vraiment aimés et j’ai été inspiré par ce que fait l’organisation. Il y a environ trois ans, j’ai assisté à un autre forum dans le but de poser ma candidature au conseil d’administration. Je croyais que c’était le moment, dans ma carrière, de faire un peu plus et d’être un porte-parole qui représente le parasport à ce niveau, de mieux comprendre aussi le paysage en matière de sport au Canada et de m’assurer que les voix des athlètes sont entendues. »

Au niveau du conseil d’administration, il se concentre sur l’appui des athlètes, en cette période, et s’efforce de faire avancer les plans d’urgence dans un paysage en évolution rapide. En tant qu’athlète, il espère qu’une partie des plans d’été d’Équipe Canada pourra être préservée une fois que le monde aura persévéré face à la crise actuelle.

« Je pense qu’il serait bon pour nous tous, à un moment donné cet été, d’organiser un quelconque camp d’entraînement ou peut-être de centralisation. Évidemment, quand cela va arriver et à quoi cela ressemblera, personne ne le sait vraiment à ce stade, parce que nous sommes tellement loin de ce moment, à l’heure actuelle.

« Mais, je pense que ce serait bon pour nous tous mentalement, ainsi que physiquement, de nous réunir et d’avoir un peu de temps pour aller de l’avant à partir de là. »

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