Jonathan Vermette, un athlète habile à s’adapter au changement

Le parcours vers Tokyo n’est pas seulement plus long, mais aussi plus solitaire pour l’athlète de basketball en fauteuil roulant d’Équipe Canada, Jonathan Vermette, qui connaît bien la nécessité de s’adapter à des circonstances imprévues. Comme pour la plupart, la dernière année a exigé d’importants ajustements de la part de l’athlète de haute performance.

« À l’heure actuelle, ma situation d’entraînement est partiellement indépendante de ma volonté, alors j’essaie de tirer le meilleur parti de ce que je peux faire et de travailler sur les petites choses pour m’aider à rester aussi prêt que possible », a déclaré le natif de Sherbrooke, au Québec.

Jonathan n’a pas accès à un gymnase, donc sans anneau à viser et avec l’arrivée de l’hiver, il admet qu’il a été difficile de rester motivé. S’entraîner seul est moins qu’idéal pour quelqu’un qui s’épanouit dans un environnement d’équipe.

« Je dirais que le plus dur, c’est vraiment l’entraînement. Je ne suis pas un rat de gymnase. Pour que je m’entraîne vraiment dur, j’ai besoin d’avoir cette carotte au bout du bâton. J’ai besoin de buts à court terme, ce qui est plus difficile en ce moment. Mais, il faut s’adapter et trouver de nouvelles façons de s’entraîner et de rester en contact avec ses coéquipiers. Je pense que le mot clé est « s’adapter » ».

Bien qu’il ait été occupé avec ses études, Jonathan a aussi récemment fait quelque chose qu’il fait rarement – divulguer l’histoire de sa famille dans un forum très public. Avec l’aide de Radio‑Canada, Jonathan a partagé un compte rendu à la première personne de l’accident de voiture survenu en 2000, au cours duquel lui, son frère jumeau Philippe et sa sœur cadette Karine ont été grièvement blessés et leur mère a perdu la vie.

« Ce n’est pas le genre de chose que je fais très souvent et ce n’est pas quelque chose que j’aime vraiment faire. À un moment donné, c’est bon de passer à autre chose. Mais, je crois que le journaliste a bien trouvé l’équilibre entre le basketball et le lien avec mon histoire, sans tomber dans le sensationnalisme. »

L’article raconte son évolution dans le basketball, à compter de l’accident à l’âge de neuf ans jusqu’à aujourd’hui, en tant que paralympien de 29 ans. Bien que Jonathan joue avec intensité sur le terrain, il a tendance à fuir les projecteurs.

« Je suis plutôt un gars qui passe inaperçu. »

Mais, il a profité de la visibilité de l’article pour partager combien le sport – et le basketball en fauteuil roulant, en particulier – l’a aidé à trouver un moyen d’aller de l’avant après l’accident.

« Le sport était énorme, au début, parce qu’il me permettait de bouger et d’être actif. J’ai rencontré des gens qui ne faisaient peut-être pas face à la même situation que moi, mais nous avions en commun par exemple un handicap. Je pense que du point de vue social, c’était vraiment bien parce que le sport m’a mis dans cet environnement où j’étais à l’aise et j’ai pu m’épanouir et me fixer des objectifs. Ça m’a vraiment permis d’aller de l’avant. »

Il n’y avait pas de programme de basketball à Sherbrooke, alors le père de Jonathan a décidé de créer une équipe pour ses trois enfants. Ils ont recruté des voisins et des amis et, en quelques jours, ils avaient assez de joueurs pour former une équipe – les Patriotes de Sherbrooke.

« Sans mon père, je n’aurais peut-être jamais commencé à jouer au basketball en fauteuil roulant et qui sait quel aurait été mon avenir. Le sport m’a vraiment aidé à voir mon handicap comme quelque chose que je pourrais vraiment gérer et l’utiliser pour faire quelque chose de grand. »

Aujourd’hui, Jonathan, paralympien à Rio en 2016 et double médaillé d’argent aux Jeux parapanaméricains, se prépare pour sa septième saison avec l’équipe canadienne masculine de basketball en fauteuil roulant.

Il vient tout juste d’avoir l’occasion de renouer avec quelques coéquipiers et de presque jouer du vrai basketball, lors d’un récent camp de l’équipe nationale – le premier depuis mars. Le camp d’entraînement était le premier d’une série visant à garder Équipe Canada sur la bonne voie pour Tokyo.

« C’était superbe d’être de retour dans un vrai gymnase, dans un environnement approprié pour s’entraîner et où mes coéquipiers me poussent à exiger plus de moi-même. Surtout mentalement, je pense que c’était quelque chose dont j’avais besoin en ce moment. Il est difficile à long terme de s’entraîner et de tout faire par soi-même. J’étais très excité de voir les gars et d’être capable de déployer tous les efforts possibles avec eux.

Alors que débutera 2021, Jonathan vise toujours à représenter le Canada à ses deuxièmes Jeux paralympiques. Fidèle à sa capacité d’adaptation, il ira à Tokyo avec plus de résilience.

« Bien que nous voulions nous fixer des objectifs, je dirais de ne pas y aller avec toutes ces attentes. On ne sait jamais ce qui peut arriver pendant un tournoi. Rio 2016 ne s’est vraiment pas déroulé comme prévu et quand j’y réfléchis, je ne peux pas dire qu’il y a eu plus de points positifs que négatifs. L’expérience était incroyable, mais nous n’avons vraiment pas joué comme nous l’aurions pu. »

« Malgré les objectifs que l’ai encore pour Tokyo, ils ne seront pas aussi spécifiques. Je vais juste vivre l’instant présent et en profiter. Mon but est de terminer le tournoi et d’être fier de ce que j’ai fait et de ce que nous avons accompli en tant qu’équipe. En définitive, je veux juste avoir le sentiment que nous avons vraiment tout donné et nous avons obtenu le classement que nous méritions. »

Suivez le parcours de Jo avec Équipe Canada sur la route vers Tokyo :

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