Le sport continue d’être une grâce salvatrice pour Tara Llanes

Durant le périple de sa vie, l’athlète Tara Llanes a connu un parcours assez mouvementé.

Née aux États-Unis, la native de Californie a grandi sur un vélo. Au cours d’une carrière de 13 ans, elle a fait de la course de vélo de montagne dans les rangs professionnels, remportant de multiples médailles aux X Games et sur le circuit de la Coupe du monde, en plus d’aspirer aux Jeux olympiques.

En 2007, Tara a dû passer à autre chose. Un accident en demi-finale d’une course lui a causé un traumatisme de la moelle épinière. Ce fut une période difficile, alors que Tara a lutté pour trouver une raison d’être. Mais, tout comme le sport avait été le but de sa vie avant sa blessure, c’est aussi le sport qui l’a sauvée.

Tara est déménagée à North Vancouver pour vivre avec sa partenaire Elladee. C’est là qu’elle a découvert le tennis en fauteuil roulant, qui a ravivé son enthousiasme. Compétitive jusqu’au bout des doigts, Tara savait qu’elle voulait à nouveau concourir au niveau international. Et, elle voulait le faire pour le Canada.

Tara a obtenu sa citoyenneté canadienne et a finalement échangé une balle de tennis contre un ballon de basketball. Elle est devenue membre de l’équipe nationale féminine senior canadienne en 2018 et n’a jamais regardé en arrière depuis.

« J’adore jouer pour le Canada. Ce ne serait pas vraiment la même expérience autrement. »

Représenter le Canada a été relégué aux oubliettes pour l’instant, tandis que Tara attend la fin de la pandémie, en Colombie-Britannique. Compte tenu de son entraînement au basketball et une longue liste de lecture, elle trouve des moyens de passer le temps. Fidèle à ses racines, on la retrouve souvent à parcourir les sentiers sur son vélo de montagne adapté.

« Étant donné que je suis à la maison, cet été, je vais faire du vélo parce que je n’ai pas pu en faire les deux derniers étés lorsque je m’entraînais avec Équipe Canada, à Toronto. »

Sa passion pour le vélo lui a également permis de créer une petite entreprise.

« Quand je me suis blessée, des amis ont obtenu ce vélo de montagne adapté qui avait une entière suspension et il me semblait que je pourrais faire les choses que je voulais faire. Sur les sentiers, les gens qui me voyaient disaient : « Je connais quelqu’un qui aimerait bien ce vélo ou j’ai un ami en fauteuil roulant ».

Malheureusement, l’entreprise qui fabriquait les vélos adaptés ne les vendait pas au Canada. Dans la Mecque du vélo de montagne, c’était une énorme lacune. Tara a donc ouvert une boutique il y a six ans, en tant que représentante canadienne de l’entreprise.

« Je n’avais vraiment aucune idée de la façon de gérer une entreprise. Aucune. Pas du tout. Mais, Elladee, qui dirige sa propre agence commerciale, m’a appris les rudiments de la gestion d’un commerce. Il y a eu beaucoup d’erreurs et de difficultés. Beaucoup d’erreurs! C’est comme ça que j’ai appris et j’apprends encore beaucoup, mais j’ai fait un bon bout de chemin. »

Les affaires prospèrent en ce moment pour Tara. Après des mois d’inactivité, pendant le confinement, les ventes de vélos sont en hausse et la tiennent occupée.

Tara se sent chanceuse d’avoir repris une routine structurée à la maison, en Colombie‑Britannique, au milieu de la pandémie, mais en tant que citoyenne à double nationalité, dont la famille habite aux États-Unis, elle est aussi profondément préoccupée par ce qui se déroule au sud de la frontière.

« Je suis constamment inquiète. Ma mère vit en Arizona et les points chauds se trouvent en Californie, en Arizona, en Floride et au Texas. Ma mère a un système immunitaire affaibli, est évidemment plus âgée et vit seule. Une foule de choses me traversent l’esprit tous les jours, car je me soucie d’elle. C’est vraiment inquiétant avec la COVID. J’appelle ma mère et je m’assure qu’elle prend des précautions et suit les directives. Elle fait tout ce qu’elle peut. »

Tara a également prêté une attention particulière à l’élan du mouvement « La vie des Noir.e.s compte » et aux manifestations en cours, partageant activement des anecdotes et des ressources dans les médias sociaux.

« Certaines des choses que j’ai vues me brisent vraiment le cœur, ainsi que la façon dont les êtres humains sont traités en raison de la couleur de leur peau. »

« Ceci me tient fortement à cœur. Personnellement, je veux continuer à m’instruire. Je me suis réinscrite pour voter en Californie, où je n’ai pas voté depuis mon déménagement au Canada. Je me suis demandé ce que je pouvais faire et c’est là l’une des choses que je peux faire. »

Malgré toutes les turbulences dans le monde, Tara trouve la paix sur le terrain de basketball. Elle est récemment retournée sur le terrain à l’Anneau olympique de Richmond, ce qui a été un grand coup de pouce pour elle.

« J’étais très excitée de retourner à l’Anneau et de m’efforcer autant que possible. Il y a quelques mois, j’ai obtenu un nouveau fauteuil, que je n’avais jamais utilisé sur du bois franc. C’était vraiment bien d’être sur le terrain et juste de faire quelques tirs. Je savais que ça me manquait, mais je ne me rendais pas compte à quel point jusqu’à ce que je sois sur le terrain, écoutant ma musique et faisant tous mes efforts. »

Bien que l’entraînement aux côtés de ses coéquipières lui manque, Tara estime avoir fait tout ce qu’elle pouvait, dans les circonstances, pour rester au sommet de son art. Pourtant, elle sait qu’il y a encore du travail à faire sur le parcours vers les Jeux paralympiques de Tokyo.

« Les Jeux olympiques et paralympiques sont l’apogée du sport. En tant qu’athlète de haute performance, c’est toujours là où vous voulez être. Avoir cette chance maintenant de participer aux Jeux paralympiques, c’est fou que je boucle la boucle et que ceci arrive tellement plus tard dans ma vie. Je suis extrêmement reconnaissante de l’occasion qui m’est offerte. »

Tara a travaillé dur pour parvenir à ce stade, au bord du précipice la menant à ses premiers Jeux paralympiques. Elle garde espoir que Tokyo 2020 puisse avoir lieu l’été prochain, mais sait qu’il n’y a aucune garantie. Elle se concentre sur le grand tableau, soit ce qu’elle peut et ne peut pas contrôler.

« J’apprécie les journées que je passe avec l’équipe. Ça semble plutôt banal, je sais, mais c’est absolument vrai. J’adore être sur le terrain avec toutes mes coéquipières. Le reste est complètement indépendant de notre volonté. Ma mentalité est de faire de mon mieux et de m’entraîner pour Tokyo. »

Une chose dont elle est sûre – lorsque les Jeux reprendront, ce sera un moment spécial qui rassemblera l’humanité après tant d’adversité.

« Tout le monde sera à la recherche d’ondes positives. Je pense que lorsque les Jeux paralympiques et les Jeux olympiques auront lieu, le monde sera tellement enthousiaste, peut‑être plus que jamais dans l’histoire. »

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