Mon parcours : Bo Hedges

Bo Hedges, capitaine d’Équipe Canada, fait part de son parcours au basketball en fauteuil roulant – de sa blessure à la découverte du sport

Lorsque j’étais enfant, nous avions une exploitation bovine près de Wonowon, en Colombie Britannique, et je m’y amusais beaucoup. Nous étions isolés, mais avions toujours des voisins qui se trouvaient à trois ou quatre kilomètres. Ils venaient aider en cas de besoin; c’était un milieu libre, mais favorable où grandir, et j’ai toujours ressenti ce soutien depuis que j’ai déménagé et joué avec l’équipe nationale.

J’étais assez jeune quand j’ai commencé à aider au ranch. Mon père faisait les corvées, nourrissait les vaches et je montais habituellement dans le tracteur avec lui ou j’allais dans le champ avec lui pour cueillir les roches après avoir travaillé le terrain.

J’ai commencé à conduire le tracteur probablement à l’âge de neuf ou dix ans, à bouger des choses, à monter à cheval et à chasser des chevaux. À l’âge de 12 ans, je faisais déjà une journée complète de travail presque tous les jours.

Nous allions à l’école à Wonowon, pendant la journée, alors je faisais quelques corvées le matin, puis je rentrais à la maison et faisais quelques corvées le soir. Pour moi, ce n’était pas vraiment du travail, c’était amusant et je faisais quelque chose que j’aimais. Toute la famille le faisait et tout le monde était impliqué, donc je n’ai jamais vraiment considéré mes tâches comme du travail; peut-être que cueillir des roches était du travail, mais tout le reste n’était que la vie à la ferme.

Avant ma blessure, je jouais surtout au hockey. Nous avions une équipe de hockey communautaire rurale. Tous les enfants de fermiers jouaient ensemble dans les différentes régions et contre les enfants de fermes d’autres régions autour de Fort St. John et au nord de la ville.

La blessure

J’avais 13 ans à l’époque et c’est arrivé quand nous étions en vacances en famille, dans le sud de l’Ontario. Ma mère et mon père ont grandi près du lac Érié, dans la région de Port Dover, et ils ont déménagé dans le nord de C.-B. à la fin des années 70.

L’école avait pris fin pour l’été après ma 7e année et nous visitions de la parenté. Nous étions à l’ancienne ferme de mes grands-parents, le long du lac Érié. Je grimpais dans un arbre avec mon jeune frère Matt, quand je suis tombé de l’arbre. J’ai fait une chute d’environ 10 pieds, pas de très haut, mais je suis tombé le dos sur une souche, ce qui a fracturé ma colonne vertébrale.

Quand j’étais enfant, je grimpais et faisais beaucoup plus de choses qui étaient probablement plus dangereuses : aider à construire des granges ou monter à cheval sur des collines escarpées – beaucoup de choses qui auraient pu mal tourner quand je regarde en arrière, mais je grimpais à nouveau et cette fois la souche sur le sol – au mauvais endroit et au mauvais moment, c’est ce qui m’a blessé.
La seule bonne chose de l’accident est où j’étais : je suis arrivé au Centre médical de l’Université McMaster, à Hamilton, en moins d’une heure et j’ai reçu des soins de classe mondiale pour ma blessure au dos, ce qui ne serait pas arrivé si j’étais au ranch. C’est une heure pour se rendre en ville, puis on m’aurait transporté à Vancouver ou à Edmonton et d’autres dommages auraient pu se produire.

Le diagnostic officiel était un traumatisme médullaire – une rupture de T12 – j’ai fracturé les vertèbres T12 et L1. Ils ont été complètement délogés de l’épine et ont partiellement sectionné la moelle épinière à cet endroit. Je me suis également cassé l’omoplate droite et quelques côtes à cause de la chute.

Le rétablissement

J’ai commencé mon rétablissement en Ontario, puis j’ai fait ma réadaptation à Vancouver, au GF Strong Rehabilitation Centre, où j’ai passé quelques mois à l’été et à l’automne 1993.

Une fois que je suis arrivé à Vancouver et que j’ai commencé ma réadaptation, c’était vraiment intense. Je ne pouvais même pas mettre mes bas. J’essayais de trouver comment bouger mes jambes et d’accroître ma force. J’allais en réadaptation avec le physiothérapeute pour commencer à gagner de la force au début, juste pour apprendre à bouger : m’asseoir dans le fauteuil, être capable de le pousser et commencer à faire les transferts.

Une fois que je suis arrivé à un certain point, ils ont commencé à m’initier à différents sports, juste pour bouger, afin que je puisse commencer à travailler sur ma coordination dans le fauteuil et essayer de m’assurer de rester actif.

Le sport a joué un rôle énorme dans mes capacités physiques, mais aussi dans mon rétablissement. J’ai essayé la marche athlétique, avec des attelles de toute la longueur des jambes et des béquilles – c’était vraiment difficile. Mon tronc n’était pas très mobile ou fort et, évidemment, je n’avais aucune force dans les jambes, donc c’était assez lent. Me déplacer dans un fauteuil est beaucoup plus efficace. Je n’ai donc pas vraiment poursuivi la marche athlétique pendant très longtemps.

Trouver le basketball en fauteuil roulant

J’ai été initié au basketball en fauteuil roulant pendant ma réadaptation.

L’entraîneur d’équipes provinciales et nationales, Joe Higgins, est venu. Il travaillait avec un fournisseur de fauteuils roulants, ainsi qu’avec un entraîneur. Il m’a vu; nous avons fait quelques exercices, il m’a rencontré et a appris à me connaître un peu. En fait, il est venu à un camp à Fort St. John, en 1995, quelques années après mon accident. Il a invité des gens de Prince George et de Grand Prairie et j’ai participé à mon premier vrai camp de basketball en fauteuil roulant dans le nord.

Joe a joué un rôle assez important en termes de cette poussée pour le basketball, tout comme Pat Harris – il était le représentant de Spinal Cord Injury BC pour le Nord. Alors, il venait au ranch, faisait quelques visites à domicile et me parlait de la façon de faire les choses.

Ed Arnston était un gars en fauteuil roulant, à Fort St. John, qui jouait un peu dans l’Okanagan. Il a fait un peu fonction d’entraîneur, puis Ray Archambault est arrivé et Tom Garcia – ils m’ont beaucoup aidé en jouant et pour comprendre les choses. Donc, ces 4 ou 5 gars ont vraiment été les piliers de ce qui m’a permis de me rendre au point où j’en suis maintenant.

Le basketball en fauteuil roulant était l’un des sports les plus développés. Vous pouviez obtenir de l’équipement assez facilement et jouer avec vos amis, ce qui était un grand attrait.

Nous avions une équipe ici, à Fort St. John; Ed nous entraînait, Tom Garcia, Ray Archambault moi-même en fauteuil roulant, puis deux ou trois de mes frères venaient, peut-être deux ou trois de mes cousins et de mes copains de l’école secondaire et Tom et Ray invitaient quelques membres de leurs familles – nous comptions 10 personnes, pour jouer ensemble et nous amuser.

C’était une chose très importante pour moi, à l’époque, de pouvoir surpasser un peu ce qui était normal.

Grandir dans une région rurale du Canada et jouer au hockey – vous rêviez toujours de peut être jouer dans la LNH, mais vous vous disiez : « Non, je joue sur un étang ici avec un groupe d’enfants qui vivent sur des fermes, les chances sont assez faibles que je vais me rendre à la LNH. »

Ensuite, j’ai trouvé le basketball en fauteuil roulant et je voyais que c’était une autre occasion ici de pratiquer un sport d’équipe compétitif. Il m’a permis de voyager un peu et de rencontrer diverses personnes. C’était assez excitant pour moi.

Conseils pour les débutants

Le meilleur conseil que je puisse donner à quelqu’un qui envisage le basketball en fauteuil roulant, c’est de l’essayer et de s’amuser. N’ayez pas peur du contact; il suffit d’essayer, de rentrer dans quelques joueurs et de profiter de l’expérience.

Que vous vouliez jouer de manière compétitive ou non, c’est un excellent sport pour l’esprit, parce qu’il permet de jouer avec des amis et de nouer des amitiés et la communauté est grande et très solidaire.

Essayez-le, amusez-vous et voyez où il vous mènera.

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