Mon parcours : Chad Jassman

Dans le bulletin Profil d’athlète de ce mois-ci, présenté par Toyota, Chad parle de son parcours, grandissant dans une petite ville de la Saskatchewan et jouant au hockey, jusqu’à l’accident de voiture qui a changé sa vie et lui a permis de découvrir le basketball en fauteuil roulant.

J’ai grandi en Saskatchewan, dans une petite ville d’environ 500 habitants. Je travaillais à la ferme de mon grand-père. J’ai eu plusieurs emplois quand j’étais plus jeune, par exemple comme sauveteur, mais la ferme était un endroit que j’aimais.

Grandir dans une petite ville de la Saskatchewan a été une expérience unique, parce que j’ai eu la chance de pratiquer à peu près tous les sports. J’ai joué à tout sauf au football et au soccer. J’ai joué au badminton et au volley-ball. J’étais un joueur de curling – dans cette petite ville où j’ai grandi, si vous ne jouiez pas, essentiellement, vous n’aviez pas d’équipe, donc vous deveniez un athlète assez polyvalent et je pense que ce fut un énorme avantage.

Le hockey était le sport que je pratiquais le plus. J’ai joué jusqu’à ce que je me blesse et me casse le dos. Ça me manque vraiment. Je trouve qu’il y a beaucoup de similarités avec le basketball en fauteuil roulant – la façon de jouer défensivement est la même que pour le hockey, c’est-à-dire d’être capable de faire sortir un joueur et de simplement jouer un jeu de position.

L’année où je me suis blessé, je jouais en fait au niveau junior B et au début de la saison, je me suis séparé l’épaule; c’est pourquoi j’ai une clavicule bizarre. J’ai donc dû trouver quelque chose d’autre à faire pendant l’hiver, alors que je guérissais, je suis devenu un instructeur de planche à neige pendant que je terminais mes études pour devenir pilote d’avion.

J’allais à l’école de pilotage au Collège de Medicine Hat. Tous les jours, ma journée consistait à me lever, aller au collège et piloter des avions– c’était une expérience assez unique et très agréable. J’avais ma licence de pilote professionnel et mon but était de devenir un jour un pilote de ligne. J’étais toujours incertain du parcours où cette carrière me mènerait.

L’accident

En 2004, j’étais un passager dans un accident de voiture. Je me rendais à la station de ski, où j’étais instructeur de planche à neige. J’occupais le siège du passager arrière à droite et j’avais juste une ceinture abdominale. Une machine agricole nous a coupé le chemin, devant nous, sur l’autoroute. Il semble que le conducteur ne nous ait pas vus.

Nous avons essayé de l’éviter. Dans une petite voiture à quatre portes, nous avons frappé un épandeur de balles rondes, qui transportait une balle ronde géante d’une ou deux tonnes. La machine a basculé, l’attelage du tracteur a complètement cassé et la voiture a pris feu. Je me souviens de tout, comme si c’était hier, et je suis très heureux de pouvoir le faire, parce que ce fut une expérience qui a changé ma vie.

À partir de cette seconde, ma vie n’a plus jamais été la même. Je suis content d’avoir pu vivre une expérience unique que la plupart des gens ne feraient jamais. Ceci m’a donné une nouvelle perspective de la vie, que vous ne pouvez tout simplement pas tenir quelque chose pour acquis, car vous ne savez jamais ce qui se passera le lendemain. La seule chose que vous ne pouvez pas récupérer, c’est le temps.

La blessure

J’ai fracturé le vertèbre T-12 avec des lésions allant jusqu’à environ T-10. Je me suis également cassé six côtes d’un côté, trois de l’autre, j’ai eu un hématome et une hémorragie interne assez grave pour laquelle j’ai dû me faire opérer, donc le rétablissement a été assez long.

À partir du jour de l’accident et pendant un mois environ, je ne pouvais plus vraiment rien faire et à compter de ce moment-là, ce fut à moi de décider dans quelle mesure je voulais progresser et à quel point je voulais travailler dur. J’avais encore énormément de douleur à cause des chirurgies. Mais, j’ai remarqué que plus fort je travaillais, mieux je me sentais par rapport à simplement rester allongé dans mon lit ou assis sur une chaise. J’étais assez sédentaire au début, mais de me sentir mieux m’a vraiment inspiré à travailler plus dur.

Découverte du basketball en fauteuil roulant

Je me souviens d’être resté à l’hôpital, environ une semaine plus tard, et le basketball en fauteuil roulant était le seul sport dont j’avais jamais vraiment entendu parler, autre que le hockey sur luge. Je l’ai mentionné à mes amis, qui me demandaient ce que j’allais faire. Ils étaient tous inquiets parce qu’évidemment, je n’allais plus être pilote, qu’est-ce que j’allais faire de ma vie. Je leur ai annoncé que j’irais aux Jeux paralympiques et j’allais gagner une médaille d’or en basketball en fauteuil roulant.

Ce but a fini par se réaliser, évidemment avec beaucoup de chance, mais ce fut une expérience unique et superbe, que je visais dès le début, et il se trouve que j’ai atteint cet objectif. Mais, il a fallu beaucoup de dur travail pour y arriver.

Le basketball en fauteuil roulant était la lumière au bout du tunnel quand j’étais assis dans cette chambre d’hôpital et que je n’avais absolument rien à faire. Souvent, je me rendais au gymnase et je suppliais en quelque sorte le gars qui y travaillait de me laisser faire des lancers, dans mon fauteuil de jour, sur le cerceau de basketball.

Pour des raisons de sécurité, il ne voulait pas que je sois là sans surveillance, mais il a commencé à fermer les yeux quand il s’est rendu compte que j’étais un bon gars et que j’étais en train de devenir un peu fou. Je lui dois beaucoup de m’avoir donné cette petite marge de manœuvre, ce privilège et cette confiance supplémentaires que je n’allais pas me faire de mal. Ceci m’a vraiment inspiré davantage, car j’étais à l’hôpital sans rien à attendre.

Pendant que j’étais en réadaptation, on m’a initié à quelques autres sports, mais le basketball en fauteuil roulant a vraiment trouvé un écho en moi, parce que c’était le seul sport auquel tous mes amis pouvaient participer et jouer avec moi. Au début, ce n’est pas comme si j’avais un énorme groupe d’amis en fauteuil roulant et que je pouvais dire : « Hé, viens jouer ». Bien sûr, j’allais en rencontrer en cours de route, mais c’est agréable de pouvoir avoir mon frère et mes meilleurs amis qui viennent s’assoir sur un fauteuil.

Nous aimons toujours nous affronter. Peu importe que je sois en fauteuil roulant, ils veulent toujours écraser le ballon sur mon visage – c’est pourquoi nous sommes amis et c’est donc un excellent moyen de garder le contact. C’est pourquoi le vélo de montagne et le ski sont également au haut de ma liste, parce que sur un ski sur luge, j’arrive à suivre tous mes amis, comme si l’accident ne s’était jamais produit. Nous pouvons toujours rester en contact. C’est une façon différente de faire quelque chose ensemble.

Le basketball en fauteuil roulant est ce grand unificateur, car tout le monde peut jouer.

Londres 2012

Mes premiers Jeux paralympiques ont été incroyables. Ce fut un tournant dans ma vie. Depuis 2006, je jouais presque exclusivement au basketball en fauteuil roulant. Mes heures d’entraînement ont augmenté au fil des ans, mais en 2012, je jouais professionnellement en Europe depuis quelques années; c’était un travail à temps plein pour moi, qui m’a emmené à travers le monde.

C’était un travail énorme, mais il était agréable de voir ces efforts se concrétiser et d’en tirer quelque chose. J’étais content de me joindre à une très bonne équipe comptant quelques légendes qui nous ont également menés à la victoire, une expérience assez superbe.

Mon souvenir préféré a été de regarder dans les gradins et de voir mes parents dans un stade à guichets fermés, où prenaient place 15 000 personnes, et de pouvoir pointer mes parents dans les gradins et de voir à quel point mon père était heureux. À bien des égards, mon accident a été plus effrayant pour eux que pour moi. Je savais que tout irait bien, qu’il y a des choses que j’aime et que je réussirais si je travaillais assez dur, mais je suis sûr qu’ils s’inquiétaient et étaient désolés pour moi, mais ils ne s’inquiéteraient plus jamais après ce jour, parce qu’ils se sont rendu compte que ma vie serait merveilleuse.

Conseils pour les futurs joueurs

Je donnerais ce conseil à n’importe qui, que vous soyez handicapé ou non, si vous avez un copain qui est handicapé, littéralement n’importe qui, allez l’essayer parce que n’importe qui peut pratiquer le sport et c’est super amusant. J’étais terrible au basketball. J’étais un très bon athlète, mais le basketball n’était certainement pas pour moi, mais la façon dont les fauteuils sont si agiles et la vitesse à laquelle ils tournent et peuvent aller, les contacts – il y a tellement d’habiletés différentes et de parties divertissantes dans le jeu qu’il vaut vraiment la peine de l’essayer.

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