Mon parcours : Cindy Ouellet

Cindy parle de son parcours, grandissant à Québec, de son diagnostic de cancer et de sa découverte du parasport, dans l’édition de ce mois‑ci de Profil d’athlète présenté par Toyota

Je suis née à Rivière-du-Loup, à environ trois heures à l’est de Québec et j’ai déménagé à Québec, quand j’avais environ sept ans. C’est là que j’ai principalement passé mon enfance.

J’ai grandi autour du sport. Nous avons beaucoup de montagnes et de lacs, je faisais donc du ski alpin toutes les fins de semaine et je jouais beaucoup au soccer. L’école primaire était assez similaire à toute autre école – un environnement assez sûr. Mon sujet préféré était probablement l’éducation physique, mais j’aimais l’école en général, c’est pourquoi je poursuis mes études.

Ma première introduction au sport aurait été le ski alpin, quand j’avais un an ou un an et demi – c’est assez normal ici – beaucoup d’enfants commencent jeunes, sans compétition – le ski de compétition commence à l’âge d’environ six ans.

Le Québec compte vraiment un excellent environnement sportif – vous allez dehors et les gens font partout du vélo.

J’ai commencé à jouer au soccer compétitif quand j’avais environ sept ans. J’ai joué au hockey, fait de la planche à roulettes, du BMX et joué au golf – je joue souvent au golf et je fais beaucoup de sport.

Diagnostic de cancer

J’avais 11 ans quand je me suis cassé l’os pelvien en jouant au football. Pendant un match, j’ai été frappée par-derrière et j’ai subi une fracture ouverte de la hanche. Quand je suis allée à l’hôpital, ils ont vu une masse, une tumeur. Au début, ils pensaient que c’était bénin, alors j’ai pris une année entière et j’ai fait de la réadaptation pour ma hanche.

Puis, à la fin de l’année, à la fin de ma saison de ski alpin, ils ont vu que la tumeur avait grossi un peu et ont fait une biopsie juste au cas où. La biopsie a révélé un cancer et ils m’ont donc diagnostiqué un sarcome d’Ewing, un cancer des os. Il se trouvait dans mon bassin gauche.

Ils ont enlevé chirurgicalement mon bassin gauche et mon fémur gauche et ont tout remplacé – la chirurgie, assez majeure, a duré 15 heures. J’ai fait environ un an et demi de chimio et ils m’ont d’abord donné une chance de survie d’un à trois mois.

J’avais une équipe médicale vraiment incroyable qui me soutenait. Même ma famille, mes parents – tout le monde m’appuyait beaucoup. Quand vous avez 12 ans, vous ne comprenez pas pleinement ce qui se passe. Vous voyez des gens mourir du cancer dans les films ou des personnes âgées en mourir, mais vous ne savez pas vraiment ce que c’est. Ma famille m’a dit : « Hé, nous allons prendre un jour à la fois et passer à travers ».

Évidemment, ce ne fut pas facile. C’était tout un défi, mais mes parents m’ont aidé à comprendre plus facilement ce qui se passait. Nous avons vécu un jour à la fois et nous nous en sommes sortis ensemble.

Au début, les médecins m’ont donné une chance de survie de 1 à 3 pour cent – c’est le taux pour le sarcome d’Ewing – trois mois au maximum.

Je ne pensais pas vraiment aux pourcentages – je passais seulement à travers. À cause de ma chirurgie, j’ai été forcée de rester couchée pendant un an et demi – ce fut la partie la plus difficile, parce que j’étais si active.

Ensuite, je suis retournée à l’école, ce qui n’a pas été facile parce que j’étais assez souvent victime d’intimidation, mais ce qui m’a aidé, c’est le sport et le basketball en fauteuil roulant – j’ai aussi fait un peu de natation et de piste – mais vraiment, c’était le basketball en fauteuil roulant que j’aimais. J’ai commencé à jouer quand j’avais environ 15 ou 16 ans, ce qui m’a sorti du mauvais état d’esprit où j’étais.

Retour au sport

La natation a été ma première introduction au parasport – en réadaptation avec ma physiothérapeute. Elle m’a initié à ce sport. J’ai participé ensuite à des compétitions de paranatation.

Plus tard, j’ai fait de l’athlétisme sur piste pendant environ trois mois. Je suis allée aux Jeux du Canada en 2005, en tant qu’athlète de piste. J’ai concouru contre Melanie Hawtin, ce que j’ai bien aimé, mais elle m’a démolie. Ma carrière sur piste a été de courte durée – l’athlétisme n’était pas mon sport préféré.

J’ai rencontré Chantal Petitclerc et Dean Bergeron – deux grands paralympiens sur piste – ils ont été de grands mentors pour moi et m’ont montré que je pouvais participer à nouveau au sport de compétition et me rendre à un haut niveau. Tous deux m’appuient encore et je leur parle assez souvent.

Je me suis impliquée dans le basketball en fauteuil roulant parce que je voulais quelque chose qui bougeait un peu plus. J’en ai parlé à ma physiothérapeute et nous sommes allées à une séance d’entraînement. J’ai commencé au Québec dans une équipe de mini-basketball. J’ai fait un an, participé un championnat national, puis aux Jeux d’hiver du Canada en 2007 et je suis également devenue membre de l’équipe nationale féminine senior en 2007. Ce fut une progression assez rapide. 

Réalisation de mon potentiel en basketball en fauteuil roulant

Au cours de ma première année de mini-basketball, Tim Frick est venu me parler – tout le monde était au Championnat national. Tim m’a montré quelques trucs. Je savais que je devais travailler dur. Toute l’année, je me suis consacrée au basketball et j’ai travaillé dur. J’ai aussi été recrutée pour aller à l’Université de l’Alabama, en 2007-2008. Tout a commencé à se passer rapidement à ce moment pour moi.

J’ai pris part aux Jeux du Canada en 2007, mes premiers Jeux paralympiques en 2008, j’ai commencé à aller à l’Université en Alabama – je ne parlais pas anglais – tout s’est passé vite. J’ai pris chaque expérience comme elle est venue.

Gagner la médaille d’or aux Jeux du Canada de 2007 a été formidable. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Marie-Philip Poulin, la légendaire joueuse de hockey. Je me souviens que les hockeyeuses du Québec et de l’Ontario étaient toutes présentes à notre finale – la foule à ce match de la médaille d’or était incroyablement enthousiaste.

Nous avons gagné par un point, une expérience formidable. C’était ma première grande compétition de basketball en fauteuil roulant et je m’en souviendrai toujours.

Devenir membre de l’équipe nationale féminine senior

Lorsque je suis devenue membre de l’équipe nationale senior, j’étais jeune et la différence d’âge était assez grande – je pense que j’avais 10 ans de moins que tout le monde. C’était un grand ajustement pour moi, mais les filles étaient très accueillantes et elles m’ont aidée dès le début.

Danielle Peers, Chantal Benoît et Marni Abbott-Peter – toutes ces athlètes sont encore là pour aider les enfants, mais elles étaient là pour moi dans l’équipe. J’ai vraiment appris des meilleures. Je sentais que je faisais faire partie de l’équipe. Bien sûr, je n’ai pas joué autant, mais j’ai beaucoup appris.

Je ne me souviens pas trop de mes premiers Jeux paralympiques à Beijing. Les premiers Jeux sont toujours insensés. Je me souviens de la cérémonie d’ouverture. J’avais 17 ans. Je me souviens que le stade – je pense qu’il y avait de 50 000 à 60 000 personnes – le stade était bondé. Mes parents sont arrivés à la cérémonie tard, ils étaient au haut du stade et m’ont dit que je ressemblais à un petit bonhomme allumette parce que le stade était tellement plein.

Ce fut une bonne expérience. Je ne me souviens pas de trop des détails à propos des jeux mêmes, mais c’était une bonne équipe, nous étions toutes incluses et c’était amusant. Je me souviens plus de l’expérience à mes premiers jeux.

Quand j’ai commencé dans le sport, mon objectif était vraiment d’aller aux Jeux olympiques en ski alpin. Participer à la cérémonie d’ouverture à Beijing, c’est ce dont je me souviens le plus : il y a quatre ans, j’étais dans un lit d’hôpital et maintenant je suis aux Jeux paralympiques. Quand vous voyez la flamme à la cérémonie d’ouverture, c’est le moment où vous le regardez en quelque sorte à la télévision en grandissant – c’est ce qui se passait devant moi, donc j’étais assez heureuse.

Université de l’Alabama

J’ai déménagé en Alabama en octobre 2007; j’y suis allée pour m’entraîner. J’ai commencé l’école en janvier 2008. J’ai terminé mon premier semestre avant d’aller à Beijing.

J’y suis allée, mais je ne parlais pas anglais – je devais sortir mon dictionnaire. C’était tout à fait différent. C’est définitivement une culture différente là-bas pour une Canadienne française.

C’était la première fois que je jouais dans une équipe entièrement composée de femmes, autre que l’équipe nationale. C’était superbe.

J’ai fait mes études de premier cycle et mes maîtrises à l’Université de l’Alabama. J’ai également enseigné au département de kinésiologie pendant deux ans.

J’ai choisi les sciences de l’exercice parce que je voulais entrer du côté de la médecine – j’ai fait ma prémédecine et la physiologie de l’exercice pour mes maîtrises.

Études à l’USC

Ensuite, j’ai fréquenté l’USC en Californie et j’ai fait mon doctorat en génie biomédical.

Déménager du Québec à l’Alabama, puis de l’Alabama à Los Angeles – LA était tout un changement par rapport à l’Alabama. J’ai toujours voulu surfer et aller dans l’ouest, alors je suis allé étudier là-bas. L’USC est la meilleure école de génie biomédical aux États-Unis.

C’était différent. Une culture différente, des gens du monde entier. Il fait chaud et l’école était fantastique. J’ai fait beaucoup de CrossFit quand j’étais là; c’était mon objectif principal. J’ai participé à des compétitions de CrossFit adapté.

J’ai vécu à Los Angeles pendant environ trois ans – j’ai fait simultanément ma maîtrise et mon doctorat.

J’allais surfer presque toutes les fins de semaine. J’allais à San Onofre, entre LA et San Diego – c’était assez amusant.

J’adore aller à l’école. Je commence un nouveau doctorat en neurosciences en janvier, mais du côté de la médecine à l’Université du Québec à Laval.

Famille musicale

La musique fait partie de ma famille. Mes grands-parents jouent tous les deux de la musique et mes parents aussi. Mes grands-parents chantent, jouent du piano et du violon. Nous sommes une famille vraiment musicale.

Ma mère joue du piano et mon père chante. J’ai commencé le piano quand j’avais environ deux ans. J’ai eu mon premier piano quand j’avais trois ans et j’ai fait du piano de conservatoire pendant environ 10 ans – beaucoup d’études musicales en grandissant.

À l’école secondaire, je ne pouvais pas faire d’éducation physique à cause de mon fauteuil roulant, alors j’étais dans le programme de musique – c’est là que j’ai appris à jouer de la batterie, de la guitare et du saxophone – n’importe quel instrument que je voulais essayer.

Conseils pour un nouvel athlète

Ne cessez pas de vraiment pousser fort. Entraînez-vous avec ardeur. C’est difficile de commencer, car c’est un sport qui n’est pas facile. C’est difficile d’être dans un environnement d’équipe et de le pratiquer, mais continuez à travailler dur. Si c’est ce que vous aimez vraiment et que vous adorez le sport, continuez, travaillez dur et profitez de chaque occasion qui se présente pour vous améliorer. Vous deviendrez un excellent joueur et vous serez membre de l’équipe nationale en un rien de temps.

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