Mon parcours : Colin Higgins

Colin raconte qu’il a passé son enfance à Rothesay, jouait au hockey jusqu’à sa blessure et a obtenu une bourse d’études de l’Université du Missouri, dans l’édition de ce mois-ci de Profil d’athlète, présenté par Toyota.

J’ai grandi à Rothesay, une banlieue de Saint John, au Nouveau-Brunswick. J’ai eu beaucoup de chance, j’avais une famille et des amis qui m’appuyaient beaucoup. J’ai pratiqué beaucoup de sports en grandissant : le hockey et le baseball étaient probablement les deux plus importants.

Mon équipe préférée durant mon enfance était les Canadiens de Montréal au hockey et, au baseball, les Yankees de New York. Pour me critiquer, on disait que j’étais un suiveur, mais je voulais juste être comme mon père et ce sont les équipes qu’il favorisait.

J’ai essayé toutes sortes de sports : soccer, golf, tennis, badminton – n’importe quoi.

Ma toute première année de sport organisé, j’ai joué au basketball parce que le basketball était le sport de mon père quand il était jeune, mais mon meilleur ami à l’époque jouait au hockey et son père était entraîneur, alors j’ai dit : « Papa, je veux jouer au hockey ». J’ai donc continué à jouer au hockey.

Je participais à beaucoup de compétitions de hockey et on m’a demandé de me joindre à une équipe de démonstration, en vue de pour participer à un tournoi à Boston. Quelques écoles de cet endroit font du recrutement et le représentant de l’une d’entre elles m’a demandé si j’étais intéressé. Je suis allé faire des visites et j’ai fait mes 11e et 12e années au New Hampshire, avec une bourse pour me préparer à jouer au hockey.

À Boston, j’ai aussi joué au baseball et fait de la course durant les deux autres saisons. Je faisais de la course sur piste et cross-country à l’automne, je jouais au hockey l’hiver et au baseball au printemps.

La blessure

Lors de mon troisième match de hockey de ma dernière année d’études, je me suis déchiré quelque chose dans le genou droit, puis après j’ai en quelque sorte dit que je voulais juste me réadapter, rentrer à la maison et être un étudiant normal du secondaire. Je me sentais un peu fatigué et épuisé par le sport, le hockey en tout cas. Je suis retourné à Halifax, où je me suis blessé au genou gauche, ce qui m’a mené au basketball en fauteuil roulant.

Dans mon genou gauche, j’ai fini par déchirer mes ligaments croisés, antérieur et postérieur, mon ligament collatéral latéral et mon ménisque. Ces déchirures ont tué le nerf, le péronier proximal de mon pied, ce qui a alors développé ce qu’on appelle le pied tombant. Ma mère était une infirmière qui travaillait avec une ergothérapeute nommée Karen Ferguson, une classificatrice canadienne.

Karen était au courant de mes blessures, de leur étendue et a encouragé ma mère à me faire essayer le basketball en fauteuil roulant. Pendant des mois et des mois, je ne voulais pas en entendre parler. Finalement, j’ai en quelque sorte cédé et j’ai dit que j’irais le regarder, sans l’essayer, j’irais simplement le regarder.

Découverte du basketball en fauteuil roulant

C’était le milieu de l’hiver, je me suis présenté par exprès avec des jeans, des bottes de travail et des bas en laine, mais les joueurs ne voulaient pas me laisser partir sans l’essayer. J’ai été vraiment chanceux, c’était une bonne équipe, je me suis amusé et j’ai certainement sué avec ces vêtements.

J’ai grandi près de la patinoire et du terrain de balle, alors je connaissais un peu le hockey sur luge, simplement parce que j’avais tellement passé de temps à la patinoire, mais je n’avais jamais vu ou entendu parler du basketball en fauteuil roulant. Dans mon esprit, c’était des gars qui étaient poussés dans des fauteuils roulants d’hôpital et ce n’était pas vraiment quelque chose dont je voulais faire partie. Puis je l’ai essayé, je poussais vite, je frappais les gens, je tombais et j’ai pensé que c’était plutôt amusant.

Le basketball en fauteuil roulant m’a en quelque sorte donné ce sentiment d’avoir un but et une direction, encore une fois, d’être un athlète, ce qui me manquait depuis que j’avais cessé de jouer au hockey.

Je me suis amusé à ma première séance d’entraînement. Les joueurs ont immédiatement souligné les différentes possibilités que ce sport m’offrait. Ils m’ont dit que j’étais admissible aux Jeux du Canada et que je pouvais faire ceci et cela. J’ai pensé d’accord, c’est assez superbe.

Ce n’est que lorsque j’ai commencé à participer à quelques camps des Jeux du Canada et que je suis allé à ces Jeux – mon expérience des Jeux du Canada a représenté ma première fois à l’extérieur des Maritimes, à jouer au basketball en fauteuil roulant, alors c’était un tout nouveau monde à Prince George. Ce fut une expérience révélatrice. Ce fut un tournant pour moi de voir à quel point les gens pouvaient être talentueux au basketball en fauteuil roulant.

À partir de là, j’ai été invité à assister au camp de développement à l’été 2015. Après les Jeux du Canada, j’étais un peu mordu et je me suis dit que je voulais y aller. J’ai travaillé dur. Je me souviens d’être allé au camp et les hommes seniors venaient de terminer un camp, alors j’ai pu les regarder durant un entraînement ou deux, j’ai eu beaucoup de plaisir et l’impression de m’améliorer.

Les gens me disaient : « Hé, tu devrais faire ceci ou cela » et je me suis en quelque sorte retrouvé pris dans ce tourbillon.

J’ai eu beaucoup de chance avec les différentes occasions que le basketball en fauteuil roulant m’a offertes, mais du même coup, je n’avais pas 15 ans quand j’ai commencé à jouer, j’avais 23 ou 24 ans, alors j’ai dû promouvoir mes talents et convaincre mes parents à propos de quoi ressembleraient les trois, cinq, sept prochaines années de ma vie, si j’allais jouer au basketball en fauteuil roulant.

Je me suis dit en quelque sorte que si je travaillais dur, je pouvais réussir. Dès les premiers jours, c’était l’un de mes objectifs d’aller à Toronto, devenir assez bon pour obtenir une bourse et aller aux États-Unis. Ce genre de choses était dans mon esprit comme des buts à atteindre.

Arrivée dans le Missouri

De nombreux athlètes canadiens ont passé du temps dans le système collégial américain. Ma première fois à Toronto, on m’a posé des questions à ce sujet, j’ai demandé aux autres où aller, comment parler aux gens, comment contacter les gens – tout ce genre de choses.

À l’hiver 2017, j’ai recueilli les adresses de courriel d’un groupe d’entraîneurs différents aux États-Unis. Je leur ai envoyé un courriel pour me présenter et j’ai joint une vidéo, de courtes séquences et j’ai dit que j’étais intéressé à étudier et à jouer au basketball en fauteuil roulant. J’ai parlé à quelques entraîneurs et représentants de diverses écoles et la meilleure solution était avec Ron Lykins, dans le Missouri.

Je fais actuellement ma quatrième année à l’Université du Missouri, une majeure en affaires sportives, et il me reste un an dans mon programme avant d’obtenir mon diplôme.

En grandissant, j’étais très engagé dans le sport, mais je ne savais pas vraiment grand-chose sur les sports adaptés, alors ce serait fantastique si je pouvais aider à faire le pont entre cette éducation ou ces connaissances et sensibiliser quelques personnes au Nouveau-Brunswick.

Il y a tellement de gens qui passent à travers les mailles du filet et n’ont aucune idée des possibilités. Ceci pourrait vraiment changer leur vie. Ce serait absolument extraordinaire de voir ce changement, si je pouvais aider à mettre en œuvre certains programmes avec Parasport Nouveau-Brunswick. Je siège au conseil d’administration de cet organisme et nous verrons ce que nous pouvons faire à l’avenir.

Première expérience paralympique

Évidemment, c’était un peu différent avec la Covid-19, ce n’était pas exactement ce que j’avais en tête, mais mon plus grand point à retenir était que cela a reconfirmé mon enthousiasme et ma volonté de continuer à jouer et m’améliorer. J’adore cette compétition, cet état d’esprit, qui me donne juste envie de travailler plus fort pour passer à la prochaine étape et faire mieux à la suivante.

Il n’y a pas de plus grande scène pour notre jeu et je veux y retourner et faire encore mieux.

Conseils pour les futurs joueurs de basketball en fauteuil roulant

Il y a tellement de gens qui veulent aider et sont prêts à le faire. Si vous tendez la main, quelqu’un va vous aider et dès la seconde où vous vous assoirez sur un fauteuil, il y a de fortes chances que ce soit un groupe assez amusant.

Tous les joueurs ont déjà été une recrue; ils savent à quoi s’attendre de quelqu’un assis sur le fauteuil pour la première fois – ils vont essayer de vous aider. Vous allez probablement vous amuser, marquer un panier et tomber – il suffit de l’essayer.

Peut-être que le basketball en fauteuil roulant n’est pas pour vous, mais il pourrait vous mener à un sport différent, alors donnez-lui une chance. Les gens sont plus que disposés à donner un coup de main.

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