Mon parcours : Élodie Tessier

Élodie raconte son parcours, depuis son enfance à Saint-Germain-de-Grantham jusqu’à la découverte du basketball en fauteuil roulant et ses études à l’Université du Texas à Arlington.

J’ai grandi à Saint-Germain-de-Grantham, au Québec, une petite ville agricole comptant environ 4 000 habitants, avec mes parents, ma sœur jumelle Jessica et notre chien.

J’ai bien aimé grandir avec une sœur jumelle. Honnêtement, elle a toujours été là pour moi. C’est vers elle que je me tourne quand j’ai un problème. En ce moment, nous avons probablement la meilleure relation que nous ayons jamais eue.

Une fois que nous avons passé cette phase de vouloir faire mieux l’une que l’autre, de vivre ce que l’autre vivait, ce fut vraiment sensationnel. Nous avons établi la meilleure relation. Certains jumeaux n’ont pas les meilleurs rapports, mais nous oui. Jessica est probablement ma meilleure amie.

Je pense qu’elle m’a toujours poussé à faire plus. Si elle courait, je voulais courir plus vite à son insu. C’était elle que je voulais battre. Je ne réussissais pas toujours, mais elle a toujours été ma motivation pour faire mieux.

Nous étions très actives; nous aimions jardiner dehors avec ma mère ou sauter sur le trampoline et nager parce que nous avions une piscine. Nous avions aussi des véhicules tout terrain et des motoneiges, que nous utilisions souvent.

Je suis née handicapée – il s’agit essentiellement d’une malformation osseuse. Mes jambes n’ont pas grandi correctement. Ma jambe gauche n’a pas de genou et ma jambe droite a un genou, mais il est vraiment haut. Je peux marcher, mais j’ai un fauteuil roulant de jour pour les longues promenades, simplement parce que c’est plus facile.

Mes parents m’ont donné toute la liberté que j’aurais pu demander. Même si j’étais différente, mes parents ont toujours dit qu’il n’y avait pas de limites. Ils m’ont donné un fauteuil de basketball en fauteuil roulant et ne m’ont jamais arrêtée parce que j’avais besoin d’équipement spécial pour faire quelque chose.

Découverte du basketball en fauteuil roulant

J’ai découvert le basketball en fauteuil roulant grâce à une camarade de classe.

Quelqu’un avec qui j’allais à l’école m’a tout simplement demandé si je connaissais le basketball en fauteuil roulant. Quand j’ai dit non, elle m’a invité à l’une de ses séances d’entraînement et je suis tombée amoureuse de ce sport à ce moment-là. Je ne me souviens pas si Jess était là, mais je sais que ma mère et mon père l’étaient. Je me suis juste assise sur le fauteuil et j’ai adoré ce sport, un point c’est tout.
Je ne savais pas que le sport m’emmènerait partout dans le monde. Très jeune et inexpérimentée, j’ai commencé à jouer en 2010. Une fois que j’ai pris de la maturité et que j’ai compris un peu plus ce qui pouvait être accompli, ce fut vraiment intéressant.

Être ici à l’université, au Texas, en ce moment, m’a présenté une très bonne occasion, surtout pour faire mes études.

J’étudie les opérations et la gestion à l’école de commerce. Ça va bien. Je suis censée obtenir mon diplôme en mai 2024, donc j’ai encore deux ans devant moi, mais j’aime être ici. Je pense qu’il y a beaucoup de ressources sur le campus, qui me permettent de réussir et j’apprécie vraiment le temps que je passe ici. Il y a aussi beaucoup de bonnes occasions de réseautage – je rencontre de nouvelles personnes tous les jours.

Maintenant que nous sommes de retour sur le campus, c’est un peu plus intéressant, car le professeur se trouve réellement devant nous, donc ce n’est pas uniquement un apprentissage virtuel. C’est beaucoup mieux et je suis plus motivée.

J’ai parlé à plusieurs personnes dans mon programme. L’une d’elles m’a parlé de la gestion de la chaîne d’approvisionnement – il y a tellement de choses que vous pouvez accomplir. J’aimerais travailler pour une entreprise internationale.

Je pense que l’un de mes objectifs serait de trouver un emploi qui me permette de voyager et de rencontrer de nouvelles personnes. Je pense que ce cheminement de carrière pourrait me donner quelque chose de similaire à ce que me donne le basketball en fauteuil roulant – une sensation d’enthousiasme.

Première expérience paralympique

Même reportés et sans spectateurs, les Jeux de Tokyo ont certainement été une énorme expérience. C’est incroyable l’émotion qui vous traverse lorsque vous y êtes, au milieu de la compétition.

Toutes les membres de l’équipe nationale se sont engagées pour ce cycle de 4 à 5 ans, dans le but de représenter le Canada à cet événement. C’est tellement fou combien d’émotion il peut y avoir le jour du match, puis le lendemain, c’est complètement différent. Je n’ai jamais vraiment vécu cela auparavant.

C’est drôle que la devise des Jeux ait été « Unis par l’émotion », parce que vous devez sentir que vos émotions vous unissent.

Les gens me disaient « Oh, Didi, tu verras que c’est parfois très difficile et parfois très facile ». Je me suis dit que ces gens semblaient vraiment avoir des hauts et des bas. J’ai pensé que ce ne serait probablement pas si mal, mais c’est vraiment fou quand vous y êtes.

Parfois, vous ne comprenez pas ce qui se passe tout de suite. Vous devez aussi absorber ce qui se passe.

Au basketball en fauteuil roulant, nous avons 40 minutes de jeu. Pour d’autres athlètes, ce n’est peut-être qu’une course, quelques secondes, puis vous avez terminé. Je me considère chanceuse d’avoir pu lutter aux côtés de mes coéquipières pendant 40 minutes sur le terrain paralympique. Ce fut une expérience absolument sensationnelle.

Quel conseil donneriez-vous à quiconque envisage de commencer à jouer au basketball en fauteuil roulant?

Au basketball en fauteuil roulant, les habiletés viennent naturellement ou sinon, vous devez travailler dur. Je fais partie du deuxième groupe. J’ai dû travailler dur. Je suis la personne qui va y mettre le temps qu’il faut pour devenir bonne.

Il faut s’y engager et vouloir s’améliorer. Parfois, il faut laisser son égo au vestiaire. Même si j’avais ces obstacles, je n’ai jamais été découragée. Vous devez le vouloir. Vous devez vouloir être bonne. Vous devez vouloir travailler avec une équipe, travailler avec les gens et être vulnérable.

Mon conseil serait le suivant : à quel point voulez-vous être bonne et à quel point le voulez vous? Et, n’ayez pas peur. Parfois, c’est peut-être effrayant. Il peut être effrayant d’aller dans ce genre de communauté et l’équipe nationale est grande, vous savez?

N’ayez pas peur. Nous avons toutes suivi le processus. Nous étions toutes des débutantes auparavant.

 

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