Mon parcours : Kady Dandeneau

Kady raconte son parcours, de son enfance sur Pender Island jusqu’à ce qu’elle joue au basketball debout, à l’Université de la Colombie-Britannique, et sa découverte du basketball en fauteuil roulant, dans l’édition de ce mois-ci de Profil d’athlète, présenté par Toyota.

Grandir sur Pender Island était fantastique. Nous jouions dehors toute la journée et pouvions essentiellement errer librement. Nous courions dans la forêt et pouvions y passer quatre ou cinq heures à faire ce que nous voulions.

Mon père nous fabriquait des balançoires faites de corde, des forts et autres; c’était superbe. L’été, il nous déposait au lac, à la plage – dans ma famille, mes sœurs et moi étions des enfants qui aimaient le plein air, c’est ce que nous faisions.

Le premier sport que j’ai pratiqué était le baseball. J’ai commencé à jouer quand j’avais environ sept ou huit ans. J’ai joué, tout au long de l’école secondaire, dans des équipes composées seulement de garçons. Puis, à l’âge d’environ 13 ou 14 ans, j’ai en quelque sorte commencé à me concentrer davantage sur le basketball.

Découverte du basketball

Les parents d’une amie de l’une de mes sœurs aînées ont commencé une soirée de basketball pour que tous les enfants plus âgés viennent jouer, c’était le mercredi soir et j’avais l’habitude de suivre ma sœur, ce qui l’ennuyait probablement. J’étais fascinée par tous les aspects du sport. Je ne faisais qu’observer et, de temps à autre, on me laissait courir et essayer de jouer. C’était la première fois que j’ai pensé que c’était un bon jeu.

Une fois que j’ai commencé à jouer, j’ai en quelque sorte commencé à trouver toutes les possibilités me permettant de continuer à jouer, cherchant toutes sortes de camps dans différentes ligues. J’ai joué tout au long de l’école secondaire. J’ai eu la chance d’être recrutée à la fin de mes études secondaires pour jouer à l’université et de profiter de mon admissibilité à l’université.

J’ai décidé d’aller à l’Université de Northern British Columbia, parce qu’ils m’ont offert, sur le plan scolaire, ce que je recherchais. Quand je suis allée faire ma visite de recrutement, ça ma tout simplement plu.

C’est une chose que je n’ai jamais regrettée, parce que j’y ai passé de très bons moments. C’est un programme merveilleux; je le recommande fortement. Prince George est en fait un endroit formidable. Je m’y suis sentie très bien accueillie par l’entière communauté. Ces gens aiment beaucoup les sports universitaires, ce qui en fait une excellente expérience en tant qu’athlète. J’étais vraiment contente de cette décision.

J’ai obtenu un baccalauréat en sciences de la santé avec une majeure en études biomédicales.

Ma blessure

C’était un match normal, 2 contre 1, je suis passée à côté de la défenseure, tentant un lancer déposé, et elle a essayé d’arrêter mon tir. On m’a poussé, alors que j’étais déjà dans les airs, et quand j’ai atterri, j’ai sorti ma jambe parce que je ne voulais pas tomber, mais ensuite j’ai juste continué à tordre ma jambe, en quelque sorte un faux pas athlétique. La théorie était que c’était juste, à ce moment, une déchirure partielle du ligament croisé antérieur (LCA) du genou.

Je me suis réhabilitée, je me sentais mieux, mais pas tout à fait à cent pour cent. Je suis revenue pour nos deux derniers matchs de ligue et j’ai bien joué.

Ensuite, nous nous sommes préparées pour notre tournoi éliminatoire.

La semaine précédente, pendant la séance d’entraînement, j’avais traversé la zone de lancer franc et regardé par-dessus mon épaule pour faire une passe. Je courais à travers la zone, en me préparant à la passe, et je me souviens juste qu’une seconde j’essayais de voir le ballon, puis la suivante, j’étais sur le sol, éprouvant l’une des douleurs les plus atroces de ma vie.

Je pense que tout le monde savait que c’était quelque chose de très mauvais, parce que ce genre de douleur ne se produit pas pour un rien. Je crois que c’est quelques semaines plus tard que j’ai finalement passé une imagerie par résonance magnétique (IRM).

C’était finalement une déchirure complète du LCA, une déchirure du ligament latéral interne du genou, mon ménisque était complètement déchiré et j’avais aussi une fracture du condyle fémoral médial— ce qui me cause des problèmes actuellement.

À ce moment-là, je ne pensais pas que je ne jouerais plus. Je me suis dit : « D’accord, j’ai besoin de me faire opérer, de le réparer et je ne vois aucune raison pour laquelle je ne récupère pas toute ma force pour jouer comme avant ». Mais, malheureusement, comme nous le savons tous, ce ne fut pas le cas.

J’ai fini par me faire opérer en juin, puis j’ai dû prendre congé l’année suivante.

J’ai fini par retourner voir mon chirurgien, parce que je sentais que ce n’était pas tout à fait bien et il m’a opéré à nouveau et a constaté que mon ménisque avait une grosse déchirure. Juste avant que je sois sur le point de prendre la décision de ne pas jouer la saison, j’avais un peu comme glissé dessus quand j’étais à l’entraînement, et ce n’était rien d’important, mais suffisant pour me rendre compte que ça n’allait pas. Ça ne faisant pas vraiment mal, mais je savais que le mouvement n’était pas le bon. Mon chirurgien a découvert que j’avais en fait une très grande déchirure, ce qu’on appelle une lésion en anse de seau, du ménisque et elle aurait besoin d’être réparée chirurgicalement.

Ensuite, je me sentais un peu mieux.

J’étais super rouillée, quand je suis revenue, et c’était vraiment frustrant parce que c’était des choses auxquelles je ne pouvais pas m’exercer. J’ai essayé de faire tout ce que je pouvais quand j’étais à l’écart pendant l’entraînement : je m’exerçais à manier le ballon – faisant autant de choses que je le pouvais pour m’assurer que j’étais aussi prête que possible, quand on me donnerait le feu vert. Il y a juste certaines choses qu’on ne peut reproduire.

Finalement, quand je suis revenue, il y a eu un moment où je pensais que je me sentais bien et j’avais l’impression que je serai de retour là où j’étais auparavant.

Puis cette année-là, c’est dans notre tournoi éliminatoire que j’ai en quelque sorte roulé sur ce genou à nouveau. Je glissais devant une joueuse offensive et j’essayais de l’arrêter quand mon genou a juste bougé de sorte que je me dise que ce n’était pas normal.

Cette fois a fait mal. Je me souviens d’être sortie et d’avoir été vraiment contrariée parce que quelque chose s’était encore mal passé et, à ce moment-là, j’étais vraiment confiante et je pensais que ça allait bien aller.

À partir de cet instant, essentiellement je jouais un peu, je me blessais, je me réhabilitais, je revenais, je jouais, je me blessais. Ce serait en fait ce cycle pour le reste de ma carrière. Je ne pouvais tout simplement pas le maintenir mon genou en bon état, peu importe ce que je faisais. J’ai dû passer tout mon temps libre en physiothérapie. J’étais leur meilleure cliente. Finalement, je n’ai pu le garder en bon état. Ce n’était pas que je n’en faisais pas assez, c’était juste que c’était là où j’en étais. Ce n’était tout simplement plus possible pour moi, ce qui m’a brisé le cœur.

Découverte du basketball en fauteuil roulant

Tim Frick habite à Pender Island et c’est ainsi que j’ai appris à le connaître. En fait, il me connaissait avant que je ne me blesse. Il organisait le programme de basketball pour les enfants de Pender Island et je l’aidais pendant l’été. Il me parlait du basketball en fauteuil roulant avant que je ne me blesse. Puis, quand je me suis blessée, il m’a dit que je pourrais peut être jouer au basketball en fauteuil roulant.

Au début, je me suis dit : « Non, je vais bien, je vais bien aller, je vais jouer encore, pas de soucis ». Il en parlait de temps en temps. Je me concentrais beaucoup sur la reprise de ma carrière de joueuse de basketball debout. Au bout d’un moment, j’avais besoin d’une autre chirurgie et je ne savais pas quand j’allais l’avoir.

J’avais déjà fini de jouer à l’université, terminé mes cinq années et j’attendais toujours la chirurgie. Je pense que c’était vers la fin de 2015, Tim m’a juste demandé ce que je faisais ce samedi. Je n’avais pas vraiment rien en tête. Il m’a dit que c’était superbe, parce qu’il y avait un camp de basketball en fauteuil roulant, qu’il m’avait inscrit et que j’allais y aller.

C’était un camp pour les débutants. Il y avait des gens qui avaient joué avant, mais il y en avait beaucoup qui ne l’avait jamais essayé. Je regardais tout le monde faire tous ces mouvements et je me disais que je ne savais pas comment ils y réussissaient.

J’essayais de pousser le fauteuil en utilisant simplement les mains-courantes. J’allais sur le terrain juste en utilisant les mains-courantes, puis je me souviens de la première fois que j’ai rencontrée Marni Abbott-Peter, elle est venue vers moi pendant que j’essayais de faire deux arrêts de poussée et m’a dit que je pouvais aussi pousser sur les pneus, que c’était beaucoup plus facile que d’essayer d’utiliser les mains-courantes.

J’ai participé à ce camp; il y avait tellement de choses à aimer. Je n’avais pas vraiment d’attentes, donc j’ai pu y passer un bon moment.

Puis, Tim m’a dit qu’il y avait un autre camp à Vancouver et qu’il y aurait des matchs. C’était un camp et un tournoi pour les femmes. Il y avait un côté de développement, puis des matchs pour les joueuses expérimentées et les équipes provinciales.

Tim a dit que je participerais au côté du développement, puis peut-être que je serais en mesure de jouer dans un match réel. Je suis allée avec lui et ce n’était que la deuxième fois que je l’essayais. J’ai fini par me faire inciter à jouer pendant toute la durée du camp.

J’étais du côté du développement; je ne connaissais même pas les règlements ou tout type de stratégie. Maintenant, je sais que les règlements sont fondamentalement les mêmes, mais, à ce moment, c’était comme cette situation qui m’était étrangère.

D’autres joueuses arrêtaient des fauteuils et je n’avais aucune idée de ce qui se passait. Je me souviens que l’une des filles m’ait fait un écran arrière, elle jouait pour Équipe Canada à l’époque, et je n’avais aucune idée de ce qu’était cet écran.

J’essayais de descendre le terrain et elle était sur mon chemin. J’essayais de la contourner et elle ne cessait pas de m’arrêter. Je me disais : « Qu’est-ce que tu fais? Ôte-toi. Laisse-moi passer ». Simon Cass était sur la ligne de touche et il a crié à la fille : « Arrête, c’est son premier jour. » J’étais assise là, tellement confuse.

Ensuite, Tim m’a aidé à m’entraîner pour les championnats nationaux. Nous nous entraînions tous les jours. Je travaillais pour mon père à l’époque, après le travail, j’arrivais et Tim et moi obtenions du temps dans le gymnase. Pendant deux heures, il me faisait faire des exercices.

Après ma participation au tournoi national, un mois plus tard, l’entraîneur en chef de l’équipe féminine à l’époque, Bill Johnson, m’a demandé si le basketball en fauteuil roulant m’intéressait. Il a suggéré que je pourrais peut-être un jour jouer pour l’équipe nationale. Je me suis dit : « Oh, mon dieu, vraiment? C’est une possibilité? » Je pense que c’est à ce moment-là que je me suis dit pour la première fois que ceci pourrait être en fait ma deuxième chance.

J’avais tous ces objectifs pour le basketball debout, après avoir joué à l’université, je voulais continuer, peut-être aller à l’étranger et jouer. J’avais eu tous ces buts et aspirations et ils avaient été, en quelque sorte, supprimés.

Le basketball en fauteuil roulant reflétait tous mes objectifs et aspirations antérieures, ouvrant les portes, me disant : « oh, mon dieu, je peux réellement être à nouveau une athlète de haut niveau ». Je pouvais en fait faire du sport de compétition et, pas seulement du sport, je pouvais jouer encore au basketball, à un niveau de classe mondiale.

Honnêtement, c’était l’une des meilleures choses qui se soient produites. C’était un peu comme ce moment où je me disais : « Oh, mon dieu, oui, je vais participer à cent pour cent. Si j’ai la chance, absolument je vais faire tout ce que je peux. C’est alors que je me suis rendu compte que cela pouvait être pour moi. À partir de là, je me suis simplement mise en marche et je n’ai jamais regardé en arrière.

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