Porter la feuille d’érable : Bo Hedges

Sa persévérance a permis au natif de Wonowon, en Colombie-Britannique, de devenir membre de l’équipe nationale masculine senior

Pour Bo Hedges, l’idée de porter la feuille d’érable et de représenter son pays s’est concrétisée lorsqu’il a été nommé membre d’Équipe Canada, pour le Championnat du monde junior, en 1997, à Toronto.

Ce fut un moment qui a bouclé la boucle pour Bo. Né à Wonowon, en Colombie-Britannique, à 90 kilomètres au nord de Fort St. John, Bo était en vacances avec sa famille dans le sud de l’Ontario, sur les rives du lac Érié, durant l’été de 1993, lorsqu’il a subi une lésion de la moelle épinière.

Bo grimpait un arbre quand il est tombé d’environ 10 pieds et a atterri sur une souche, brisant sa colonne vertébrale.

Pendant qu’il se réhabilitait de sa blessure, Bo a pris connaissance du parasport et des Jeux paralympiques.

« Juste après l’accident, j’ai commencé à me rendre compte de l’existence du parasport, quand on vous présente un tas d’activités pendant la réadaptation », se souvient Bo. « Le lien avec les Jeux paralympiques est survenu peu de temps après. J’ai suivi un peu les Jeux d’Atlanta en 1996. C’était la première fois que j’en prenais connaissance et j’ai commencé à penser : « Oh, oui, il y avait du basketball en fauteuil roulant durant les Jeux et j’ai rencontré quelques athlètes qui ont concouru. »

Après son retour à Fort St. John, Bo a commencé à jouer au basketball en fauteuil roulant plus régulièrement, de façon récréative. En 1996, il a commencé à jouer tout près, à Prince George, dans la ligue de basketball en fauteuil roulant de la Colombie-Britannique.

Alors qu’il jouait à Prince George, Bo a été appelé à faire un essai pour Équipe Canada, en vue du prochain Championnat du monde junior.

« J’étais assez inexpérimenté à ce moment-là. Je n’étais pas un très bon joueur de basketball, mais j’y prenais plaisir », a affirmé Bo. « J’ai fait partie de l’équipe du Championnat du monde junior, à l’été 1997, et j’ai remporté l’or avec ce groupe. C’est à ce moment que je me suis dit : « Oh, c’est très amusant et c’est quelque chose que j’aimerais faire plus sérieusement ».

Le tournoi de 1997 a été le premier championnat du monde officiel de basketball en fauteuil roulant pour les hommes de moins de 23 ans. Le Canada a battu les États-Unis et remporté la médaille d’or, tandis que l’Australie a gagné le bronze. Le tournoi a eu lieu au Collège Humber.

« C’était absolument superbe et, en Ontario, où j’ai de la parenté, qui était venue nous regarder et nous appuyer, moi et l’équipe. C’était juste cette expérience vraiment sensationnelle avec le groupe de gars qui se sont soudés, plusieurs d’entre eux devenant membres de l’équipe nationale et accomplissant des choses incroyables », a soutenu Bo. « L’expérience avec le basketball, ainsi que l’équipe, a été la clé pour que je ne puisse plus vraiment me passer du sport. »

« Avant cela, je participais à certains tournois, je ne m’entraînais pas beaucoup et je me disais : « Je le fais, mais je ne sais pas ce que je veux faire ». Après le Championnat du monde junior, je me suis dit : « Oh, c’est magnifique; c’est quelque chose qui pourrait être une passion pour moi. »

Malgré son succès au niveau des moins de 23 ans, il a fallu encore 10 ans avant que Bo ne fasse enfin partie de l’équipe nationale masculine senior.

Bo a régulièrement assisté aux camps de l’équipe nationale masculine senior, y compris à la sélection des Jeux paralympiques de 2000, sans se tailler une place dans la formation.

« Cela m’a motivé. J’étais encore assez inexpérimenté. Je m’améliorais et je commençais à faire certaines choses, mais ne pas aller à Sydney m’a motivé. Puis, j’étais proche à nouveau pour les Jeux d’Athènes en 2004. Entre Kitakyushu, le championnat du monde à Amsterdam – j’ai fait des essais pour toutes ces équipes. »

« Il m’a fallu environ huit essais aux camps de sélection traditionnels et me faire éliminer à la fin, pour finalement faire partie de l’équipe, la première fois en 2007, et participer aux Jeux parapanaméricains de Rio. »

Dans le but de finalement obtenir une place dans la formation en 2007, Bo a changé son approche. Il a déménagé de Prince George à Vancouver, pour mieux s’entraîner, mais n’était pas satisfait de juste être membre de l’équipe.

Bo a fait ses débuts paralympiques en 2008, à Beijing, où le Canada a remporté une médaille d’argent, mais il savait qu’il pouvait faire plus.

« J’ai redoublé de dévouement et misé tous mes jetons, disant : « Bon, c’est le moment – maintenant ou jamais – et j’ai fait le saut pour voir si je pouvais y arriver », s’est exclamé Bo.

« Après Beijing, je me suis dit : « Maintenant que je suis ici, est-ce suffisant pour moi d’être ici ou est-ce que je veux jouer un rôle déterminant dans l’équipe et son succès, plutôt que d’être simplement sur le banc et dans l’équipe et de jouer pendant quelques minutes, mais ne pas être un rouage essentiel? »

Portant les couleurs du pays et représentant le Canada, Bo a appris les responsabilités d’être membre d’Équipe Canada.

Bo attribue aux entraîneurs Jerry Tonello, Paul Bowes et Joe Higgins le mérite de lui avoir appris les attentes de la représentation du Canada.

« Ils m’ont rappelé que c’est un honneur et que vous êtes ici pour représenter votre pays », a‑t‑il signalé. « Vous portez les t-shirts du Canada, l’équipement d’Équipe Canada. Les gens viennent vous dire bonjour et veulent vous parler. Vous essayez donc de représenter le Canada du mieux possible sur le terrain et en dehors, de nettoyer après votre passage et de faire toutes ces choses. Vous luttez dur sur le terrain et vous jouez avec détermination. »

« Ces premières fois aux Jeux parapanaméricains et paralympiques, au Championnat du monde ou au Championnat du monde junior sont toujours uniques. Lorsque vous allez sur terrain ou à la cérémonie d’ouverture de ces différents événements, c’est toujours spécial. »

Avec quatre événements à son actif, Bo était prêt à atteindre le sommet aux Jeux paralympiques de Londres.

Après avoir terminé en septième place au Championnat du monde de 2010 et perdu le match de la médaille d’or, en 2008, Bo a constaté que d’autres pays considéraient le Canada comme une équipe en déclin.

Compte tenu de l’absence de succès récent, Bo a admis que l’équipe nationale masculine senior a concouru aux Jeux paralympiques de 2012, se rendant compte qu’elle n’était plus considérée comme favorite pour remporter une médaille.

« C’était incroyable d’y aller avec ce groupe de gars. Nous étions ensemble depuis longtemps. Nous savions qu’après Londres, certains gars prendraient leur retraite et passeraient à autre chose. C’était un peu comme maintenant ou jamais », se souvient Bo.

Le Canada a vaincu l’Australie dans le match de la médaille d’or et remporté l’or pour la troisième fois en quatre Jeux paralympiques.

« Pour moi, personnellement, c’était toutes ces années de dévouement, de détermination et de réunion, finalement, de tous les morceaux durant cet intervalle, de Beijing à Londres, pour devenir cette pièce qui pourrait commencer un match de la médaille d’or, jouer de nombreuses minutes, inscrire des points et faire toutes ces choses défensivement et correctement. C’était un peu de validation. »

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