Les leçons de vie d’Arinn Young : source de son succès et de sa maturité

Âgée de 22 ans, Arinn Young, surnommée « Juice » par ses coéquipières, a déjà vécu de nombreuses expériences dans sa vie sportive – tant bonnes que mauvaises. Les hauts et les bas, ainsi que les éloges et les blessures, ont permis à Arinn de voir les choses d’un angle différent et de se focaliser.

« Je me sens comme une vieille dame sage », affirme-t-elle en riant. Elle se dit « vraiment dévouée à tout ce que je fais ».

Originaire de Legal, en Alberta, elle est membre clé de l’équipe nationale canadienne féminine de basketball en fauteuil roulant et a remporté de nombreuses médailles, dont l’or au Championnat du monde de 2014. Elle a également mérité des titres nationaux universitaires, avec l’Université de l’Alabama et dans la Ligue canadienne de basketball en fauteuil roulant (LCBFR), avec l’Inferno d’Edmonton.

Au mois d’avril, Arinn a été nommée athlète féminine de l’année de Basketball en fauteuil roulant Canada.

« Je ne pensais pas du tout que j’obtiendrais un tel prix », a déclaré Arinn. « C’est vraiment gratifiant de savoir que les gens constatent mes progrès et tous mes objectifs, mais j’étais vraiment stupéfaite et je suis très honorée de même avoir été prise en considération pour ce prix. »

« J’aime avoir du plaisir à cet égard », a-t-elle ajouté. « Je suis une personne vraiment passionnée… Je suis toujours excitée lorsque mes coéquipières réussissent dans ce qu’elles font, sur le terrain et en dehors. »

Arinn a grandi sur une ferme à St-Albert et Morinville, en Alberta, près d’Edmonton. Elle a acquis son attitude positive de ses parents, en grandissant.

« On nous a toujours appris à être de bonnes personnes et à aimer et aider autrui », a-t-elle fait remarquer.

Ses parents pratiquaient tous deux des sports, et Arinn a commencé jeune à participer à divers sports : basketball, crosse, équitation et lancer du poids (pour lequel elle a terminé troisième au championnat provincial d’athlétisme de l’Alberta).

« Toute ma vie, j’ai été une athlète, durant toutes mes années d’école et tous mes amis étaient des athlètes », se souvient-elle. « J’étais entourée de gens qui voulaient toujours s’améliorer et travailler dur et je me suis toujours trouvée dans ce très bon milieu. »

À l’âge de 14 ans, Arinn a subi une blessure au ligament croisé antérieur (LCA) du genou, alors qu’elle jouait à la crosse, la première de ses graves blessures qui l’ont menée au basketball en fauteuil roulant.

« Je courais avec la balle. Je longeais la bande en direction du filet de l’équipe adverse et j’ai été illégalement frappée par derrière. J’ai entendu un vilain bruit sec », se rappelle-t-elle.

Le père d’Arinn, qui avait aussi déchiré son LCA dans le passé, s’est immédiatement rendu compte de la gravité de la blessure. « Mon père m’a dit que je devais comprendre ce qu’il en était, en tirer la leçon et faire mieux », a ajouté Arinn. « Et, c’est ce que j’ai fait. »

La lésion du ménisque a mené à plusieurs chirurgies. Son fémur, sa rotule et son péroné étaient os sur os. Son rétablissement a été un processus difficile.

« C’était vraiment décourageant quand je me suis initialement blessée parce que j’étais une personne sportive qui aimait le plein air et j’étais exclue du jeu », a-t-elle souligné. « Je n’étais pas dans un bon état d’esprit. »

Elle a décidé de poursuivre le basketball debout. Max McMillan, un entraîneur et ami de son père, l’a également initiée au basketball en fauteuil roulant.

« J’étais étonnée », a avoué Arinn, à propos de la première fois qu’elle a joué. « Je vis au milieu de nulle part et littéralement sous une roche, en ce qui concerne les personnes handicapées. Alors, à ma première séance d’entraînement, j’étais ébahie de voir leurs capacités et ce qu’elles pouvaient faire. »

« Puis, quand on m’a attachée à un fauteuil et qu’on m’a dit « c’est ton tour, vas-y et amuse toi », je me suis demandé ce que je devais faire et quelle était cette chose à laquelle j’étais attachée », a-t-elle ajouté.

« J’ai subtilisé le ballon à une coéquipière et je lui ai tout de suite redonné, parce que je ne savais pas quoi faire. Elle m’a dit : « Arinn, on ne s’excuse pas dans ce sport » et c’est là que j’ai su que j’aimais ce sport. »

Le basketball en fauteuil roulant l’intéressait parce qu’il était tout aussi agressif et dur que le basketball debout et parce qu’il la poussait au-delà de sa zone de confort.

Au début de sa carrière, Arinn participait à un tournoi et l’équipe était à court de joueuses, à cause de blessures. Arinn a dû rester sur le terrain pendant tout le match. « J’étais presque morte à la mi-temps », se souvient-elle.

Son entraîneur lui a apporté une boîte de jus et lui a dit de le boire. « Je me suis assise, j’ai ingurgité cette boîte de jus et je suis sortie de cette mi-temps comme un petit enfant qui avait consommé trop de sucre », a-t-elle fait observer.

J’ai marqué beaucoup de points en peu de temps. Je subtilisais le ballon et je jouais de façon très agressive, » a-t-elle ajouté. « Voilà comment j’ai obtenu mon surnom, « Juice ».

En 2012, Arinn s’est jointe à l’équipe de basketball de fauteuil roulant l’Inferno d’Edmonton. L’année suivante, l’équipe a remporté le titre de la ligue et elle a été nommée à l’équipe des étoiles du tournoi.

Elle a aussi subi une autre blessure à son autre genou en 2013, lors d’un tournoi pendant qu’elle jouait avec les Lady Wolves de l’école secondaire Morinville, mettant un terme à sa carrière en basketball debout.

« Je gisais sur le sol, essayant de ne pas pleurer à cause de la douleur et mon entraîneur est venu me demander si je pouvais jouer », se souvient-elle. « Je l’ai regardé et je lui ai dit que j’allais jouer pour Équipe Canada et aux Jeux paralympiques ».

« Il m’a regardée et m’a dit : « Qu’est-ce que tu racontes, tu plaisantes? » », a continué Arinn. « C’était vraiment là que je me suis décidée et j’ai dit que je pouvais y parvenir et atteindre ces buts. « Et, c’est ce que j’ai fait [concouru aux Jeux paralympiques de 2016] et c’était la chose la plus satisfaisante jusqu’ici dans ma carrière. »

En 2014, Arinn est déménagée à Toronto pour s’entraîner au Centre national d’entraînement de Basketball en fauteuil roulant Canada et étudier la psychologie au Collège Centennial, situé tout près. « C’était difficile, provenant d’une ville qui compte environ 300 habitants, d’aller vivre à Toronto », a-t-elle affirmé. « Il me fallait prendre les choses un jour à la fois. Je m’ennuyais un peu de chez moi au début, mais j’avais tellement de soutien ici, que c’était facile d’y rester. »

Arinn a été un ajout tardif à l’équipe nationale canadienne féminine nommée pour le Championnat du monde de 2014, tenu à Toronto.

« Quand j’ai découvert que j’étais devenue membre de l’équipe, j’étais abasourdie, j’ai pleuré comme un bébé », a avoué Arinn. « C’était un peu comme ressentir que « j’avais enfin réussi ».

Le Canada a remporté la médaille d’or. Arinn, la plus jeune membre de l’équipe, a enregistré 14 points en trois matchs.

« C’était une attaque de cœur à chaque match. On ne savait jamais ce qui allait se passer », a déclaré Arinn. « Être simplement capable de s’appuyer sur ses coéquipières dans le processus et sur le personnel d’entraînement qui avait confiance en nous – ceci nous a vraiment aidées. »

Elles ont battu l’Allemagne 54-50 en finale, devant leurs parents et amis au Mattamy Athletic Centre (anciennement le Maple Leaf Gardens). « Lorsque la sonnerie de fin de match s’est fait entendre dans le match de la médaille d’or, je me suis mise à pleurer », a déclaré Arinn. « Maintenant, je cherche à ressentir ce sentiment et je veux gagner autant que possible pour retourner au sommet du podium. »

Après un an de perfectionnement et de croissance sur le terrain et en dehors, à Toronto, Arinn a choisi d’aller à l’Université de l’Alabama, à compter de 2015, où elle pourrait continuer à jouer au basketball de haut niveau en fauteuil roulant et s’inscrire au programme de kinésiologie.

Avant ses blessures, Arinn rêvait de jouer au basketball debout au niveau universitaire. Elle était membre, à présent de l’un des programmes universitaires prééminents de basketball en fauteuil roulant et s’apprêtait à connaître encore plus de succès.

« Ma première année, j’étais une fille aux yeux écarquillés, absorbant par tout ce qui se passait », a-t-elle fait observer. « Après quatre ans, j’aime être là. J’aime l’environnement d’entraînement, j’aime leur culture et notre nouvelle installation. »

Elle a remporté deux titres nationaux avec l’Université de l’Alabama, y compris le plus récent en 2019, pour lequel elle a été nommée joueuse la plus utile.

Avec tous les honneurs sur le terrain, Arinn a aussi acquis de la maturité et s’est épanouie en tant que personne.

« Je suis encore reconnue comme une jeune joueuse et j’aime bien qu’on dise que je suis jeune, mais mon jeu, ce que je fais et qui je suis témoignent d’une grande maturité. Je suis vraiment chanceuse d’être entourée de tant de personnes qui ont contribué à faire de moi la personne que je suis ».

Au nombre de ces personnes se trouvent sa famille, ses anciennes coéquipières et ses entraîneurs. Maintenant, la jeune Arinn figure parmi les chefs de file de l’équipe nationale canadienne féminine qui concourra aux Jeux parapanaméricains de 2019, à Lima, du 23 août au 1er septembre. Les Canadiennes doivent obtenir l’une des deux premières places pour se qualifier en vue des Jeux paralympiques de 2020, à Tokyo.

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